Ils sappellent Sylviane et Pedro, ce sont eux qui ont convoyé nos 9 yolettes de Sèvres à Venise. 1 200 km, dans chaque sens, et toujours fringants et souriants.
Ils sappellent Anne, Claire, Tatiana, Antoine, Benoît. Ils ont organisé avec gentillesse et talent notre participation à cette 40è Voga Longa, le 8 juin 2014. La réception de lhôtel Alla Salute se souvient encore de lefficace insistance de Tatiana, quand il manquait quelques chambres pour loger nos invités portugais ! Les flots tumultueux du trajet entre le parking de débarquement des bateaux, et laire où nous les avons placés en attendant le départ, se souviennent, eux, du calme dAntoine, menant la flottille ACBB sans souci des vaporetti et des vagues. Et la liste ne serait ni juste ni complète si lon ne mentionnait pas Annick, toujours sur la brèche et toujours enthousiaste.
Nous avons aligné neuf yolettes, dont deux prêtées à nos amis portugais du club de Lisbonne, qui nous ont accueillis si gentiment il y a peu. LACBB, avec sa section Aviron, est au premier rang de la participation des clubs français. Et la France se classe bonne deuxième en nombre de rameurs derrière lItalie.
Elle sappelle Dordogne, cest notre yolette de tête, elle a mis 3h25 pour boucler les 35 km, sous un soleil de plomb à faire fondre le verre de Murano. Heureusement, ses rameurs sétaient vêtus et chapeautés de jaune fluo, ce qui permettait de les voir de loin dans cet océan nautique. Bon, il paraît que son équipe a été un peu moins efficace pour découdre ensuite les morceaux de scotch qui tenaient les protections que pour ramer, mais on retient la performance. Et il ne fallait pas que ramer, il fallait aussi barrer pour se glisser entre les terribles gondoles aux trajectoires sinueuses, éviter la horde des bateliers hongrois déchaînés, et louvoyer entre les bateaux taxis trop tôt repartis.
Sans oublier les images qui resteront longtemps : les 2 300 esquifs au départ (1 250 selon la police), la foule et les bravos sur Canarregio, les embarcations à thème comme celle des femmes ramant au son de la timbale, à létonnement de leurs confrères masculins, les bateaux venus des 4 coins de lEurope. Lexaltation ressentie en franchissant la ligne darrivée, entre San Marco et la Salute. Et la bonne entente qui régnait, lors du démontage de nos yolettes dans la fournaise du parking de Tronchetto.
Dans tout cela, un seul regret : que notre ami Jean-François Bridel, celui qui a remis en état tant de nos bateaux, trop tôt disparu, nait pu être de la fête.
Je mappelle Venezia. Je suis fière davoir rassemblé ce peuple de rameurs venus de tant dhorizons, parlant tant de langues et partageant la même passion. Dautant plus fière quil y a sept siècles, triste souvenir, cest moi qui ai inventé le premier ghetto pour y reléguer une partie de mes citoyens. Jai heureusement beaucoup changé. Je suis belle et accueillante. On maime, et je le rends bien.
Dominique Tessier (compagnon de la rameuse Isabelle Deak-Mikol)