Alexandre Lumier : J’ai été introduit au monde de l’aviron en décembre 2015, et j’ai tout de suite accroché. Ma participation en compétition n’a débuté qu'en 2016 quand mon entraîneur m’a proposé de faire un 4x junior qui a fini à la 3e place au championnat du Portugal. Depuis j’ai gagné quelques titres en Junior et en moins de 23 ans. Maintenant je cherche à évoluer toujours plus et j’espère arriver un jour à représenter mon pays en compétitions internationales. Une fracture du poignet compliquée m’a ralenti dans ma course pendant 7 mois en 2019, mais avec l’aide de mon coach et d'un excellent kinésithérapeute j’ai pu reprendre à 100%.

Parlez-nous de votre club portugais.

Alexandre : Mon club est le plus vieux du Portugal - voir de la Péninsule Ibérique - il a vu passer pas mal d’athlètes de haut niveau, certains médaillés. Aujourd’hui, il est surtout constitué de rameurs loisirs, cependant le groupe compétition existe toujours et a réussit encore à avoir des médailles aux nationaux et parfois, à envoyer des athlètes en équipe national. Malheureusement, quand on veut faire de l'aviron de rivière, l’ANL est le club où il est le plus difficile de s'entraîner. L’envie de se dépasser permet aux athlètes de vaincre cette faiblesse et de maintenir un bon niveau national.

Nuno : Mon club est le Real Club Fluvial à Porto. La mention “Real” vient d’une reconnaissance des anglais comme “membres royaux”. Le Fluvial est le deuxième club le plus ancien du Portugal. Notre club est une importante école de formation d’athlètes de haut niveau avec de nombreux athlètes en équipe national. Lors des dernières 20 années le Fluvial est le club qui cumule le plus grand nombre de victoires en huit de pointe, le bateau roi de l’aviron.

Comment avez-vous connu Boulogne 92 ?

Nuno : C'est Sergio Ferreira (ANL) qui m’a mis en contact avec son frère Pedro Ferreira qui m’a fait découvrir Boulogne 92. J’ai pu ainsi participer à la régates des Masses avec un équipage de l'équipe du Portugal en étant accueilli par Boulogne 92. Depuis cette première participation j’ai toujours gardé un lien privilégié d’amitié avec Pedro, le club de Boulogne 92 et aussi avec Cédric Toublan, le coach.

Alexandre : L’Associação Naval de Lisboa et Boulogne 92, sont des clubs partenaires depuis quelques années déjà notamment grâces au travail de Pedro Ferreira et son frère Sergio Ferreira. Plus particulièrement j’ai été approché par Pedro une première fois en 2018, mais avec les examens du BAC plus la bureaucratie pour obtenir les équivalences entre pays, je n’avais pas le temps pour me focaliser sur des championnats autres que les portugais.

Alexandre, tu es franco-portugais et c’est ta première participation à un championnat français, comment le vis-tu ?

Je suis extrêmement heureux d’être ici, la pression de faire une bonne course et ne pas laisser tomber le club est clairement contrebalancée par les membres formidables de mon équipage qui m'ont accueilli à bras ouverts. J’espère pouvoir apporter un peu de mon savoir et ma force pour réussir le meilleur résultat possible. Et j’ai surtout hâte d’apprendre énormément avec les membres du club, car chaque pays/entraîneur a une méthode d’entraînement, et des profils de courses différents.

Nuno, tu as été champion de France en 2021, que tires-tu de cette expérience ?

En 2021, j’ai vécu une excellente expérience en faisant équipage avec d’excellents rameurs Léo, Vincent et Guillaume. Avec cette équipage Boulogne 92 a gagné le titre de champion de France. Je garde un très bon souvenir de ces championnats et de toute l’organisation de la compétition.

Que vous apporte votre participation au championnat de France bateaux longs ?

Nuno : Pour moi c’est la possibilité de représenter, lors d’un championnat national, mon club français de coeur, Boulogne 92.

Alexandre : Pour moi c’est l’opportunité d’apprendre plus de techniques pour m’améliorer en tant que rameur, mais aussi de connaître d’autre athlètes aux personnalités extraordinaires et ainsi aussi grandir en temps que personne. Par exemple les athlètes Théo Liébert, Kevin Kimber et Paul Bougon avec qui j’ai eu le plaisir de ramer m’ont apporté un peu de leurs expériences, et je leur en suis reconnaissant. Pour conclure, c’est aussi l’opportunité de voir la beauté de l’aviron dans un pays où la culture du sport est fortement développée.

Le Portugal accueille régulièrement des rameurs internationaux pour des stages, pensez-vous qu’il y a du potentiel pour développer une plus grande coopération entre clubs français et portugais ?

Nuno : Je pense que ça serait une importante valeur ajoutée pour les deux parties. Ce sont les partenariats qui font grandir l'aviron. C’est une façon de promouvoir et faire grandir notre sport.

Alexandre : Je pense que c’est possible une plus grande coopération, mais aussi nécessaire pour aider à developper ce sport au Portugal où il est difficile de lutter contre la culture unique du football. C’est aussi un avantage pour les clubs français, car les conditions chaudes en hiver au Portugal permettent le maintient de la pratique de l’activité en bassin. Je crois aussi que les stages d’entraînement à l’étranger ont le même effet psychologique que les programmes d’échange entre universités, ça motive plus les athlètes à se dépasser tout les jours.

Quels conseils donneriez-vous à des rameurs français, compétiteurs ou loisirs, qui souhaitent découvrir le Portugal ?

Nuno : Du nord au sud du Portugal, nous avons de nombreux plans d’eau qui nous permettent une bonne pratique de l’aviron. Au nord, à Porto où se trouve mon club, le Fluvial, nos portes sont toujours ouvertes pour vous. Vous êtes toujours les bienvenus pour des entraînements, loisirs ou vacances. Sachez que vous pouvez toujours compter avec mon soutien.