Encore éloignés de la ligne de départ, nous décidons donc d'y aller nous aussi : tout a été répété, le départ course, la nécessité d’être bien ensemble, d'être long dans l'eau et d'appuyer fort sur sa planche de pied, etc. Tout pour gagner cette course. Mais, il faut maintenant remonter notre handicap, et petit à petit, tel l’agile léopard de la savane, nous avalons quasiment tous les bateaux-moutons. Epuisés, mais heureux nous finissons, disons quatrième.

Souffle repris, nous continuons sur un rythme tranquille la remontée du Trieux vers l’écluse de Pontrieux, le spectacle de cette rivière encaissée est enchanteur, le pépiement des oiseaux accompagne nos coups de pelle lents et réguliers, juste interrompu par la sécu de Daniel Hallot, l’organisateur du Club du Trieux qui vient nous offrir, délicate attention, quelques sablés bretons.

Nous laissons le Château de la Roche Jagu, splendeur médiévale, haut perché sur la rive gauche, célèbre pour ses jardins aux centaines d’essences et qu’une grosse moitié de la flotte a pu découvrir.

Sur le chemin du retour, un double au loin accoste sur une berge peu accueillante. Les deux rameurs, sérieusement empêtrés debout dans la vase tentent de sortir leur bateau de l’eau. En approchant, nous devinons Olivier J. et Agnès C. Cette manœuvre hardie est-elle due à un besoin impérieux ou simplement au classique coup de la panne. Plus simplement, il s’agissait d’un bouchon qui n’avait pas été vissé au départ, et, l’eau remplissant la coque, le double est devenu au fur et à mesure de la balade toujours plus lourd.

La rando avait commencé le vendredi 24 au soir par un accueil chaleureux du club du Trieux à base de bière locale, de cidre, de galettes et de crêpes. Certains avaient choisi de dormir sous la tente, d’autres ont rejoint leurs hôtels. Le lendemain matin, nous recevons les consignes pour rejoindre l’île de Bréhat éloignée de 12km. Le marnage en cette région et en période de mortes eaux atteint 8m, ce qui signifie un changement constant des paysages. La couleur de la mer oscille entre des verts profonds, des bleus presque noirs, et des turquoises qui se fondent et se mêlent aux autres. Des roches parsèment le chenal du Ferlas heureusement bien balisé, elles émergent ou sont recouvertes en fonction de la marée. A l’aller comme au retour, la mer est calme et plusieurs bateaux de sécurité nous accompagnent.

Arrivés sur l’île, un sérieux pique-nique précédé d’un apéritif au Rosé nous attend. Une courte sieste au soleil de printemps précède la découverte à pied de cette île qui doit à son microclimat la variété époustouflante de la flore qui envahit les champs et les jardins. A 16h30, c'est à regret que nous avons quitté cette île enchanteresse pour les 12km du retour.

Le soir, au camping, les cornemuses, bombardes et caisse claire, les clarinettes et la harpe du Bagad de Lézardrieux ont fait pleurer les cœurs les plus durs, mais on a aussi dansé et un peu bu avant de déguster le cochon entier (20 heures de cuisson, quand même) dont les 150 participants à cette fabuleuse randonnée ne sont pas venus à bout. L’orchestre dans lequel on reconnaissait quelques bénévoles du club hôte, a participé à l’animation du dîner.

Cette année, 17 participants de Boulogne 92 sont venus et je ne doute pas que la publicité qu’ils feront à cette rando la rendra populaire au sein de notre club. Les nombreux bénévoles du club du Trieux ont fait de cette randonnée, cette année encore, une parenthèse enchantée, un moment de partage avec les autres clubs et … l’occasion de faire plus ample connaissance entre nous. Kenavo.

FT.